Biological contentment
Natacha Donzé,
Fabian Marti,
Andreas Hochuli
HIT, Rue des Amis, 1201, Genève.
06.03–01.05.2020

©Julien Gremaud
Dans un précédent texte je faisais référence à un personnage fictif qui, fasciné par lui-même, s'observait sous toutes ses coutures et procédait à l'archéologie minutieuse de sa propre biologie. Le personnage m'intéressait parce qu'il se situait entre Jean des Esseinte de Huysmans et Diogène. L'un des deux consacre sa vie au catalogue minutieux des objets qui l'entourent pendant que l'autre se débarrasse de tout pour vivre dans un tonneau. Les deux attitudes contiennent une forme de bourgeoisie parce qu'elles relèvent du choix et non de la contrainte. Elles sont aussi intrinsèquement liées à l'objet même si elles s'intéressent davantage à la posture qu'à la production. Elles contiennent en tout cas l'accès à un certain potentiel transgressif, pas forcément financier.

©Julien Gremaud
L'« effet » amène une marge de manoeuvre justement transgressive que l'on retrouve dans les objets dit « bourgeois ». Un objet exposé à des fins décoratives dont la fonction première est évacuée, gagne un potentiel idéologique et narratif difficilement quantifiable. Ce pourquoi l'aspect apparemment superficiel de l'« attitude » est pour moi souvent plutôt bon signe, puisqu'il a le pouvoir de créer un espace entre une forme et son utilité.

©Julien Gremaud

©Julien Gremaud

Natacha Donzé, As there lurks the mud Il, 2020, acrylique sur toile.
©Julien Gremaud

Andreas Hochuli, Le trousseau, 2020, drap et cuivre, dimensions variables.
©Julien Gremaud