David Knuckey
Sag
HIT, Rue des Amis, 1201, Genève
04.12.20–15.01.21

© Loren Tschannen
David Knuckey distingue de sa pratique deux corpus d’oeuvres: les peintures et les objets. Sa production picturale est une pratique continue d’atelier et entretient un lien plus ou moins abstrait ou figuratif à des images trouvées, par exemple dans des magazines. Issues de systèmes graphiques comme la publicité, elles témoignent d’une certaine histoire de la modernité mais interviennent surtout comme prétexte. Reproduites partiellement, elles semblent avoir été vidées de leur sens, quittant par moment définitivement leur éventuelle identification. Ces peintures nourrissent un va-et-vient constant entre leurs propres possibilités et celles des objets plus mobiles. David Knuckey expose ici certain de ces objets.

© Loren Tschannen
Témoins de cette recherche picturale, les objets portent distinctement leur propre surmenage. Leur forme générique accrédite un certain rapport de surface, ne donnant que peu d’indices au spectateur qui les reçoit. Partiellement proches du Do It Yourself, ces monochromes accordent au châssis découpé un statut plus sec que les peintures. Leur minimalisme est souillé, comme traversé par une sorte de dépression.

Sag II, 2020, Simili cuir, résine, carton, coton plastique, 170X150X10 cm
© Loren Tschannen
L’Idée de la série intervient aussi comme exercice de style. La tentative d’épuisement énoncée plus haut semble s’ap- procher d’une potentielle forme d’exhaustivité. Mais si les formes sont génériques, c’est aussi qu’elles contiennent une appétence à la déclinaison, ne réduisant pas les objets à leur propre fatigue mais s’attardant davantage sur leurs possibili- tés. Un formalisme à la recherche de solutions.
Laurence Favez

Sans titre, 2020, Simili cuir, résine, carton, coton plastique, 225X20X12 cm
© Loren Tschannen