ELEMENT UNIVERSEL
Hatice Pinarbaşi,
David Weishaar,
Leah Nehmert,
Romane De Watteville,
Niels Schack,
Marc Eicher,
Sina Oberhänsli,
Paul Paillet,
Yann Biscaut,
Marc Camponovo,
Elias Njima.
8 Rue des Vieux-Grenadiers, 1205, Genève.
17.12.21–21.01.22

Element Universel
©Julien Gremaud
Element Universel présente onze artistes dont le travail pourrait s’apparenter à une réémergence figurative de la peinture. Ces quelques dernières décennies ont été plus que bénéfiques pour le paysage artistique local qui s’est vu distendu, élargi et enrichi par une multitude de nouveaux médiums. Le panorama pictural se trouve à son tour rafraichi par un paysage plus libre et innovant signant malicieusement le retour de la figuration.

Sina Oberhänsli, Once around dusk, in the garden of this old house, the dark was attracted by the swaying light, 2020, bronze, dimensions variables.
©Julien Gremaud
Le titre de l’exposition est emprunté à l’oeuvre de Yann Biscaut présentée à cette occasion: « Elément » comme constituant arbitraire choisi par l’artiste et
« universel » pour ses facultés en revanche d’omniprésence expansive. Cette relation entre le sujet et son pouvoir communicatif est dans un premier temps identifiable par la représentation quasi systématique de visages ou de présences marquées par leurs identités subtiles et ondoyantes. Si les formes sont si mobiles c’est aussi le sentiment d’intemporalité qui signe leur contemporanéité, opérant chez le spectateur une impression de déjà vu paradoxalement inédite. Les sujets interpellent mais c’est aussi la fusion qu’ils opèrent inévitablement avec le médium qui les font parler. Par cette heureuse combinaison les peintures se font polyglottes, transgressives et raconteuses.

Hatice Pinarbaşi, Exercice my triple 6, 2021, Peinture à l’huile, santiags, 80X65 cm, Exercice my triple 6, 2021, Peinture à l’huile, chaussures à talons, 75X46 cm.
©Julien Gremaud
Peindre aujourd’hui c’est aussi l’expression dédramatisante d’un lien au symbole que l’on pouvait craindre artistiquement. S’il s’était fait lourdeur, le symbole peut être le portedrapeau d’une génération qui questionne son rapport à l’image. C’est un travail de surface qui s’opère en profondeur et contribue aux essentielles questions identitaires. Ainsi « surface » n’est plus uniquement synonyme de légèreté moralisable mais aussi d’une réflexion littérale du mot. Surfaces picturales, numériques, identitaires, la peinture ne saurait contourner le sujet puisqu’elle l’incarne.
Laurence Favez




